• LES RÉPÉTITIONS

    Chaque semaine, un élève rend compte de nos expérimentations sur le plateau, de nos questionnements...

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    Photos des spectacles : 

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      Un Hamlet inconnu

                             Un fil à la patte



  •      Aujourd’hui, le mardi 25 septembre mes chers lecteurs, je me suis intéressée au théâtre enseigné dans les lycées de Seine et marne. Et plus particulièrement celui de Combs la Ville. J’ai appris dès le début de la  séance que les élèves au nombre de onze ainsi que les metteurs en scène ont décidé de jouer Hamlet de Shakespeare et L’Acte inconnu de Novarina.

       Comme je vous l’énonce , vous pensez que ces lycéens de terminale L jouent ces deux pièces séparément, eh bien non. Leurs metteurs en scène ont décidé de les mélanger, puisque ces deux pièces ont des similitudes et se répondent. Ils ont décidés de diviser ces pièces en trois thèmes. La nocturnité en premier lieu avec les veilleurs. Par exemple dans Hamlet un officier de garde dit : « Qui va la ? » , et dans L’Acte inconnu  il est dit par un veilleur : « Personne derdans.  Personne de personne de personne… ». A partir de ce thème, ils vont devoir créer une ambiance plutôt noire et lugubre. Ils ont d’ailleurs pensé  à être dans le noir et avoir des lampes de poche. Le thème 2 est la prison : «  Le Danemark est une prison » dit Hamlet à l’acte 2. 

       Ensuite, divers exercices d’échauffement ont commencé car  le texte de Novarina demande un jeu physique. Les élèves étaient en cercle et mêlaient gestes et sons et le cercle reproduisait. Ils ont lu chacun à leur tour la Lettre aux acteurs de Valère Novarina, interprété, vécu et ressenti chacun des mot qu’ils ont lu : « Mâcher et manger le texte. Le spectateur aveugle doit entendre croquer et déglutir, se demander ce que ça mange, la bas, sur ce plateau » Imaginez-vous ces élèves mâcher, mimer manger, entendre des bouches croquer,  déglutir. Merveilleux n’est-ce pas ?! Ceci leur a permis de travailler leur diction. Ainsi que  l’investissement de leur corps dans leur diction. Ils ont aussi interprété quelques répliques de Lear, tirées du Roi Lear lors d’une tempête. Cela été une projection de mots avec force et énergie. Les mots de Shakespeare   sont une puissance, une énergie: «  Vents, souffle à crever vos joues, vents, faites rages ! ». Ainsi que chez Novarina, avant d’être même du sens comme le dit Novarina dans Lettre aux acteurs: « Le théâtre n’est pas une antenne culturelle pour la diffusion orales des littératures mais l’endroit ou refaire matériellement la parole et mourir des corps ».

       Le temps restant le élèves se sont repartis en deux groupes et ont eu pour mission de  mettre en scène un dialogue de l’Acte Inconnu : «  Dominique sait faire le gorille, la poule, la patate, le bras au ciel, l’escalier de maçon, le gyrophare-le-nenuphar, prêter serment, péter seulement quand il y’a plus personne. Le discobole ! L’agent de change ! Le vétuste !». Mettez-vous à leur place et imaginez comment vous le joueriez… Amusez-vous, mes chers lecteurs. Après tout, il faut prendre du plaisir à jouer Novarina. Mais  d’après les ébauches que j’ai vu je peux vous dire, que les élèves ont prit pas mal de plaisir à jouer ce dialogue. A rechercher une mise en scène, un rythme.

         A très vite pour une nouvelle rubrique sur le théâtre !

     Noémie Kalala, Tale L


  • Cette semaine, Marion nous a défini très précisément le découpage de notre projet. Ce découpage qui n’était pas très clair pour notre groupe les semaines précédentes, je le note ici afin que vous le compreniez mieux :

    • La nocturnité et les veilleurs (première partie) correspondent au début de la pièce d’Hamlet, où les veilleurs guettent les alentours du château d’Elseneur, et à l’apparition du spectre. Dans L’Acte inconnu, la "nocturnité" correspond à une séquence de l’acte I appelée « Au loin » qui évoque des veilleurs (notamment ceux de Hamlet) et certains passages évoquent plutôt une certaine atmosphère chaotique. Cette partie est plutôt sombre (la nuit). Ce côté sombre est accentué par le côté chaotique des passages novariniens.
    • La seconde partie, la prison, correspond à l’acte II scène 2, où Hamlet dénigre le Danemark et le compare à une prison. Ce passage est ensuite relié à « l’interprétation des rêves » de Novarina, où des personnages évoquent leurs rêves, et où Raymond dela Matière en fait l’analyse.
    • La troisième partie, les comédiens renvoie, dans Hamlet, au moment où Hamlet accueille des comédiens arrivés par hasard. Il demandera à ces derniers de jouer l’histoire de Hamlet père assassiné par Claudius. Dans L’Acte inconnu, cette partie correspond aux « acteurs novarinien » : ces personnages qui ont des rôles physiques et qui, dans la pièce jouent des choses absurdes. Ce passage traite plutôt d’une mise en abyme et d’un aspect se rapprochant du cirque : les acteurs sont des acteurs et la scène est une scène. 
    • La quatrième et dernière partie, le crâne, correspond à la scène du cimetière dans Hamlet (acte V scène 1), et à l’évocation d’un crâne dans Novarina. Cette partie traite de la mort, de la difficulté de la vie (monologue d’Hamlet « Être ou ne pas être ? ») et du rapport à la mort.


    Après une distribution papier de nos textes (nous avons la chance d’avoir le montage imprimé et agrafé) j’ai regardé les deux groupes d’élèves présenter leur travail sur "Dominique sait faire le gorille". Rappelle toi de ce passage qui nous a bien fait rire : "Dominique sait faire le gorille, la poule, la patate (...)" (L’Acte inconnu, p.90)

    Un premier groupe a montré un travail centré sur la mise en scène. Ce qui a malheureusement causé quelques problèmes pour le rythme et la fluidité du texte. Le second groupe, au contraire avait moins de mise en scène mais le jeu était plus rythmé.

    Cet exercice a permis de montrer la difficulté de l’association entre une mise en scène énergique et rythmée et une énonciation soignée de son texte. Cela soulève d’ailleurs un problème qui me préoccupe concernant la pièce de Feydeau que nous allons jouer. Car les pièces de Feydeau demandent ce mélange d’énergie et de précision pour bien jouer.

    Nous rencontrons également certains problèmes dans L’Acte inconnu. Cette pièce n’a pas de réelle situation. (Pas de lieu précis, pas de réel contexte.) Deux solutions s’offrent donc à nous : accepter que cette pièce n’a pas de situation et s’en tenir au fait que ce ne sont que de simples comédiens sur une scène, pour notre part un peu à la manière d’un cirque. Ou bien en inventer une. Dans notre projet, c’est le texte d’Hamlet qui donne cette situation, si précieuse, aux répliques de Novarina.

     

    Nous avons ensuite lu les 2e, 3e et 4e parties et distribué le texte. Le principe de cette distribution est que chaque élève a une dominante, soit majoritairement shakespearienne, soit majoritairement novarinienne. La distribution est suivie tout le long de la pièce car certains élèves jouent Hamlet, d’autres comme moi interprètent un acteur novarinien, d’autres jouent Rosencrantz et Guildenstern, Gertrude ou le spectre.

    Durant ce passage, certains élèves ont eu le rôle des doubles des personnages principaux. Hamlet  a donc un double novarinien et sa mère Gertrude en a un également. Ces doubles renvoient aux doubles personnalités des personnages évoqués implicitement par Shakespeare. Par exemple, Anaëlle joue le double novarinien de Hamlet, dans la deuxième partie : elle joue le passage « des rêves » où Hamlet (Lorry-James)  dit : « Je fais de mauvais rêves » et où elle enchaine sur « l’interprétation des rêves » de Novarina.

    Manon Gillieron, Tale L




  • Cette séance de théâtre a commencé d’une façon tout à fait incongrue.
    En effet, il nous fut proposé un exercice peu banal :
    Un cercle est formé par les participants.  Soudain, deux se détachent du groupe, hésitent, s’enlacent, se séparent. L’un deux rattrape l’autre qui essaie de se défaire de lui. Quand elle sent le moment propice,  la personne qui veut partir mais est retenue dit, crie, exprime une phrase de son texte. Le couple s’enlace à nouveau, se sépare,  puis même configuration avec inversion des rôles.

    C’était véritablement un exercice intéressant, notamment dans l’appréhension de la tension entre les partenaires. Une grande énergie se dégage de ces moments extrêmement tendus. Il fallait se concentrer afin de bien poser notre voix,  parvenir à la faire partir du ventre malgré notre « pression » en jeu, qui avait tendance à nous faire monter dans les aigus. Les phrases, tirées de notre texte, souvent non préméditées, étaient représentatives de celles qui nous avait le plus marqué : les plus amusantes, les plus compliquées… il était donc d’autant plus hardi de se projeter dans des émotions (peur, souffrance, colère..) notre texte, ne collant pas spécifiquement à celles-ci.

    De plus, cet exercice demandait une grande cohésion du point de vue collectif, et beaucoup de concentration individuellement, tant sur ses propres émotions que celles des autres, mais aussi vis-à-vis de leurs enjeux afin qu’ils soient communs avec les nôtres et donner un sens à la scénette.

    Ceci fait, nous avons continué avec la fin de la 3ème partie, « la Dormition de polichinelle »,  afin de finaliser la mise en scène de celle-ci, en axant particulièrement sur  la mise en abyme du théâtre, en plaçant un public assis de chaque côté de la scène. La difficulté pour les comédiens est ici de s’adresser à trois publics en réalité, en ajoutant le réel, en face de la scène. Pour ce faire, les trois personnages tournent autour du cadavre au milieu de la scène, afin de pouvoir s’adresser à tous les publics sans qu’aucun ne se sente lésé.

    Enfin, nous avons esquissé la mise en scène de la 4ème partie, nommée « le crâne ».
    Dans cet acte, chacun de nous est présent sur scène, c’est un véritable défi autant pour les déplacements que pour le jeu lui-même. De fait, nous sommes tous les onze autour des de ce qui nous sert de crâne pour l’occasion : un masque. L’observant de loin, nous discutons de ce qu’il fut - ce cher Yorik shakespierien, puis les questions novariniennes fusent alors. Puis, le fait que notre masque fasse temporairement office de crâne inspirera la mise en scène : le crâne final sera lui aussi un masque. Ainsi, à la seconde « question au crâne » (« ramassez-vous constamment des choses qui pourraient vous être utiles ? »), le crâne sera posé sur la tête de l’un des badauds. Il devient alors la cible de la discussion, devient ledit crâne depuis « 23 ans sous terre ».
    A mon sens, cela est un bon moyen de rappeler au spectateur  un des thèmes centraux des deux pièces que nous étudions : la mort, qui nous touche tous qui que nous soyons. Cachant le visage, le masque de mort désidentifie le comédien, et selon Novarina, l’acteur « s’avance devant nous pour désimiter l’homme ».

    Lola Benghiat




  • Un peu d'Hamlet et de Novarina avant de découvrir Feydeau

     

    Le mardi 27 novembre 2012 à 19h24

     

                 Cher journal,

     Depuis que je suis entrée en terminale, je n'ai plus vraiment le temps d'écrire ici, ce qui est fort dommage car le projet Novarina/Shakespeare avance beaucoup.

     En effet, ce matin-même, c'était la dernière séance de pratique sur ce projet avant d'attaquer l'acte II de Feydeau, notre deuxième projet pour l'année. Nous reviendrons donc sur Hamlet et L'Acte Inconnu en 2013.

     Je suis donc allée ce matin à cette séance, et ce malgré le fait que je sois malade depuis quelques jours. J'avais longuement hésité à m'y rendre, mais je me décidai pourtant à me lever. Après tout, nous sommes un groupe, il ne vaut mieux pas être absent, car j'ai observé récemment qu'une personne absente pouvait grandement ralentir et affecter le projet, et pénaliser ainsi l'ensemble du groupe. Nous n'étions pas tous présent pour cette séance d'ailleurs, il manquait trois élèves sur onze. Nous avons donc préféré se focaliser sur certains éléments du montage en jeu plutôt que de jouer l'ensemble de celui-ci pour vérifier que tout s'enchaine bien. C'était d'autant plus dommage, sachant que nous étions à la Coupole, la Scène Nationale de Sénart, où nous allons jouer en fin d'année. Travailler sur le grand plateau que nous propose la Coupole est une chance, et change beaucoup de notre petite salle de théâtre au lycée : nous avons la place sufisante pour jouer convenablement. Mais il faut être au niveau, à la hauteur, pour occuper l'espace et le volume sonore !

     Nous avons fait un travail approfondi de la fin de la troisième partie jusqu'à la fin de la quatrième, qui sont les deux dernières parties du montage. A la fin de la troisième partie, "Les comédiens", Orphée, dans le rôle d'Hamlet, a produit un travail sur le vide intérieur sur le monologue où le personnage joué compare la douleur du comédien à la sienne, trop faible.

     Avant ce monologue, nous avons reprit la fin de la "Dormition de Polichinelle". Moi je faisais office de cadavre, allongée sur le sol, il était question de "la cadavre" de la mère, la figure maternelle revenant souvent dans la pièce de Novarina. Un voile blanc était posé sur moi, représentant l'âme de la mère, que les personnages novariniens brandissaient et faisaient virevolter, tout en faisant attention à englober l'ensemble de la scène.

     Nous avons aussi pris le temps de bien travailler la dernière partie, "Le crâne", où nous avons déterminé quelques placements, sûrement non définitifs mais nous donnant quelques repères pour jouer cette partie à plusieurs sans s'emmêler les pinceaux. Nous nous sommes alors concentrés sur la diction de notre texte, et plus particulièrement des questions au crâne. C'est surtout l'humeur, la pensée qui a été travaillée. Une humeur espiègle et provocatrice nous était demandé par notre professeur de théâtre pour parler de la pourriture d'un cadavre. Nous avons aussi fourni un certain travail sur le célèbre monologue d'Hamlet "To be or not to be", ici clôturant notre pièce. Nous nous sommes tout d'abord, et ce une fois de plus, questionnés à propos du premier vers de la traduction d'Yves Bonnefoy : "être ou n'être pas, c'est la question". Nous, les élèves, avions peur de la réaction du public quant à la prononciation de cette réplique, la plus connue étant bien entendu "être ou ne pas être, telle est la question". Finalement, nous nous sommes décidés à suivre un minimum la traduction sur laquelle nous travaillons, un choix qui va vers la simplicité et amenant à moins d'affectation : "être ou ne pas être, c'est la question".

     Bien que ce monologue soit coupé pour notre montage, l'essentiel y est, et clôt la pièce comme il se doit (alors que dans la pièce originale c'est à la fin de l'acte III qu'il est placé, donc au milieu de la pièce). Chacun de nous ayant une petite partie de ce monologue, nous avons travaillé le moyen de le dire au public. Pour cela, nous nous sommes tous assis au bord de la scène et il nous a été demandé de prendre notre tête entre nos mains et de penser notre réplique. Le tout était de la prononcer calmement, simplement, se posant tranquillement la question et non pas de façon théâtrale.

     Voilà comment s'est déroulé cette séance-ci. Le reste de la journée n'a que peu d'importance, c'est donc ainsi que je clôs l'écriture de cette journée.

     Vanina Deniau, Tale L